Le C2DI identifie les chantiers de l’ère numérique
L’aménagement numérique des territoires : tel était l'objet de la dernière saisine du conseil interdépartemental de développement durable, qui a livré ses préconisations lors de la séance de clôture du 16 janvier.
Le début d’année est traditionnellement synonyme de clôture des travaux du conseil interdépartemental de développement durable (C2DI). Sur la saisine de Patrick Devedjian, président de l’Établissement départemental Yvelines/Hauts de Seine, cette instance consultative constituée de représentants de la société civile - usagers, habitants, citoyens, internautes, experts, monde économique - s’est interrogée en 2018 sur l’aménagement des territoires à l’ère numérique.
Le rapport présenté lors de cette séance de clôture synthétise le contenu de trois séances plénières, d’ateliers, de contributions écrites : « Cent cinq participants en tout sont venus à une ou plusieurs séances, ce qui a donné lieu à dix préconisations réunies en sept grands chantiers », résume François Leblond, le président du C2DI.
Premier constat, la smart city ou ville intelligente est déjà une réalité comme espace où « les services urbains sont optimisés grâce à des outils numériques » mais aussi « territoire uberisé » transformé par les « plateformes et services numériques », parfois malgré lui. Au cœur de ces transformations, la transition énergétique, l’aménagement urbain (modélisation 3D, bâtiments intelligents), la mobilité (véhicules autonomes), la gestion des espaces publics (vidéo-protection) qui réclament pour fonctionner correctement une coopération entre public et privé. Si elles touchent essentiellement l’urbain, elles se transposent aussi au rural.
La donnée, patrimoine à protéger
L’inclusion numérique est le premier chantier identifié par le C2DI à partir de ce diagnostic initial : « Le rôle de la collectivité est de faire en sorte que le changement qui est déjà en cours n’exclue personne, faut-il rappeler qu'il y encore des gens qui ont du mal à se servir du numérique ? », lance Pierre Morin rapporteur pour le C2DI. En matière de gestion des données, « matières premières » mais aussi « ressources d'intérêt général », l'instance préconise de s’affranchir de l’offre actuellement prédominante des plateformes en mettant en place des capteurs publics et en constituant des régies publiques de données. Alors que le transfert de ces données mobilise une part croissante des ressources énergétiques, le C2DI s'est aussi penché sur les rapports ambivalents entre aménagement numérique et environnement. Et a mis en avant des solutions originales comme l’exploitation de la chaleur dégagée par les serveurs informatiques sous la forme de chauffage urbain, déjà proposée dans les Hauts-de-Seine.
En 2019, le C2DI poursuivra ses travaux sur le numérique en s’intéressant à son impact dans le domaine de l’action sociale, de l’économie, de la culture ou encore du tourisme.
Les sept chantiers prioritaires
L’inclusion numérique, les données, la dimension environnementale, la cohérence, la coopération, l’innovation et les financements sont les sept chantiers issus de la réflexion du C2DI sur l’aménagement des territoires à l’ère numérique.
En savoir plus :
- Consultez l'intégralité de la saisine dédiée à l'aménagement des territoires à l'ère numérique