Le C2DI à l’assaut des chantiers de l’ère numérique
À l’issue de sa 18e saisine, le conseil de développement durable interdépartemental (C2DI), réuni au Domaine départemental de Sceaux, a livré ses conclusions sur l’attractivité et les solidarités à l’ère numérique.
Le numérique, qui n’en finit pas de révolutionner notre quotidien, mobilise depuis maintenant deux ans le conseil de développement durable interdépartemental (C2DI). L’instance consultative mise en place par les Hauts-de-Seine et les Yvelines explore en particulier les répercussions des nouveaux usages sur l’action des acteurs publics. Et ce, sous tous les angles. Après avoir rendu début 2019 ses conclusions sur l’aménagement du territoire à l’ère numérique, le C2DI a ainsi travaillé tout au long de l’année sur l’attractivité du territoire et les solidarités et approfondi sept grands chantiers : les données, la dimension environnementale, la cohérence, la coopération, l’innovation, les financements et l’inclusion numérique.
Jamais sans l'humain
Le chantier de l’inclusion numérique concerne au premier chef les Départements, et ne se limite pas, souligne le C2DI, dans son avis n°18, « à la question fondamentale de l’accès à l’infrastructure, à l’équipement ou à l’abonnement ». Des jeunes adultes à l’aise sur les réseaux sociaux peuvent par exemple rencontrer des difficultés pour écrire un mail professionnel. Pour en faciliter l'accès, les Départements sont incités par l’instance à travailler sur l’ergonomie de leurs applications ou services numériques et à s’appuyer sur les retours des usagers, ou encore à développer une « éducation civique numérique » en direction des jeunes, comme des adultes et, même, contre toute attente, à assurer des services « hors numérique » afin de n’exclure personne. « Le numérique peut aider à traiter les problèmes sociaux qui sont au cœur de l’action des Départements mais ceux-ci ne pourront jamais se passer de l’humain qui vient compléter la technologie », souligne François Leblond, président du C2DI.
L'instance invite aussi les collectivités de se battre pour la maîtrise de leurs données, en développant des coopérations pour accéder aux informations actuellement détenues par des plateformes privées. Invité de cette séance de clôture, Romain Beaucher cofondateur de l’agence de design "Vraiment Vraiment" met en garde, à partir de l’exemple de l'omniprésente application Google map : « Actuellement, seul Google possède des données sur la ville interopérables entre elles, les collectivités sont donc de plus en plus démunies pour décrypter l’expérience des utilisateurs, qui est stratégique. Le risque est que la connaissance de la ville leur échappe et qu’elle leur soit même un jour facturée ».